caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME

Invité

Les chambres intèrieures de l'âme sont comme la chambre noire du photographe. On ne peut y séjourner longtemps, sinon cela devient la cellule du nevrosé.

RUBRIQUE PETITES ANNONCES

JF 24 ans, habitant Saint Petersbourg, dans le quartier de RZHEVKA. Fumeuse invétérée. Exerçant la profession de photographe. Se considère comme une artiste incomprise. Son œuvre traverse la thématique du vivant, de la mort, et de la biologie humaine à l’état pur. Ses expositions sont généralement à l’origine de véritables scandales. Indépendante, sensible, son nouveau book recouvre de multiples photos de victimes de Russian Roulette. Un style très controversé, une femme passionée. Cherche local pour expositions temporaires ou permanentes. Loyer maxi. 200 euros/mois. Commodité proche du centre ville.

UNE VISION POETIQUE

La porte était restée entrouverte. Des bruits de pas, le crissement d’un scalpel, et cette odeur si particulière. Senteurs d’analgésiques liquéfiés, relents de morphine, et l’amer du sang qui s’écoulait du corps. J’étais assise dans le couloir les bras ballants, occupée par un puzzle de vingt pièces, tandis que mon père blasphémait à l’interieur, déchiquetant les organes d’un mort. On me prenait vraiment pour une toute petite fille. Un chariot passa devant moi, escorté d’hommes en blouse, et les roues crissèrent contre le sol. J’aperçu l’œil à moitié bleu, et les veines ouvertes, les cloques et le sang coagulé sous la compresse. Des tuyaux étaient branchés sur le torse du garçon, comme des fils électriques. Il me fit penser à l’un de mes playmobils, celui qui a le visage colorié au feutre noir. Je m’ennuyai de nouveau. Vers quatre heures moins le quart, une dame en rose –mon père m’avait spécifié que c’était une sorte de medecin qui travaillait beaucoup pour pas grand chose- vint m’apporter une compote de pomme, ainsi qu’un mini sandwiche sous vide, et un jus d’orange avec des lapins qui dansent dessus. Je dis merci, un peu lasse d’attendre sans bouger que le cadavre se décide à mourir pour de bon, et la dame s’en alla voir d’autres enfants, qui avaient des pansements customizés un peu partout sur le corps.

Je savais tout ce qu’un enfant de dix ans pouvait savoir sur la mort. Mon père travaillait à l’hôpital public de Saint Petersbourg depuis trente ans, et sa spécificité résidait en une disséquation pure et simple des membres cadavériques de ses patients. La plupart du temps, il ne s’agissait que de simples formalités, des paperasses qui se terraient dans le fond d’un bureau, une overdose de cocaïne. Toutefois, il arrivait qu’il traite des affaires plus exotiques, conjointement avec les autorités locales. Bien entendu, je n’étais pas censé être au courant du détail de ses activités, mais l’oreille attentive, je guettai chacun de ses exploits, collectionnant les Chair de Poule et les posters de Marilyn Manson. Pour mon âge, j’étais plutôt morbide, dixit la maîtresse qui dédaignait mon projet de devenir artiste, et psychologisait mes dessins de squelettes. C’est bien plus simple à faire qu’un bonhomme pourtant.

Un rayon de lumière filtrait par l’interstice de la porte, projetant sur le mur des ombres titanesques. Ainsi voilés d’imaginaire, les outils de mon père apparaissaient comme de véritables instruments de torture tandis que lui, petit homme malingre, se reflétait sur la peinture comme un géant carnassier. Je frissonnai, et ce frisson ne fit qu’attiser ma curiosité. Silencieuse, je me glissai vers le chambranle, les yeux collés contre la poignée qui m’arrivait à hauteur du cou. La pièce était bien plus petite que ce que je m’étais imaginé, et bien plus lumineuse qu’il n’y paraissait au premier coup d’œil. Une lampe était prostrée au dessus du corps, révélant les tissus biologiques de la chose, assenant les détails d’une inertie poétique. La bouche grande ouverte, je me nourrissais de cet instant, fixant les images dans ma mémoire, à la manière d’un memento mori. Elles ne devraient jamais me quitter.

Un bras pendait dans le vide. Gestes fluides de mon pères, tel un artiste peintre, au dessus du mort. Je retins mon souffle. Les poumons gisaient dans un bocal de formol, une femme d’une trentaine d’années –certainement la nouvelle assistante de mon père- charcutait comme une bouchère dans le ventre de l’objet scientifique. Un rat de laboratoire. A côté d’elle, le pénis de la créature gisait au grand air, ouvert dans le sens de la longueur sur une petite table d’appoint. Une main sur mon épaule. Je sursautai.

- Que fais tu là ?
- Mon père travaille ici.

J’avais répondu du tac au tac, pour me justifier de cette posture douteuse. Si j’espérais secrètement que l’inconnu tourne les talons ou témoigne d’une quelquonque admiration, il n’en fut rien. A croire que j’étais la seule sur Terre à trouver de l’intérêt au métier de médecin légiste. Il hocha la tête, en silence, et je pu le voir tout à fait. C’était un vieil homme, d’une soixantaine d’années, qui portait un costume terne et mal repassé, assorti à ses cheveux ras. Il sourit, et je compris que ce sourire n’était adressé à personne parce qu’il se mit à contempler le plafond, un peu de la même manière que je faisais parfois, quand on me dictait quelque chose que je ne voulais pas faire ou entendre.

- C’est la première fois que tu vois un mort, petite ?

J’acquiessai, toute pleine de fierté. Visiblement lui, il en avait vu des tas.

- La mort n’est pas un jouet, ni un exutoire. C’est une maladie douloureuse qu’il faut combattre toute sa vie. Ne te mêle pas de la mort petite. Tu as fini ton puzzle ?

Je ne comprenais pas tout. Néanmoins, je saisis l’essentiel, et retournai m’asseoir à ma place, faisant mine de m’intéresser au jouet de carton plastifié. J’étais une enfant, et comme tous les enfants, j’avais le chic pour faire semblant d’oublier ce que je venais de voir, et pour simuler une naïveté prétentieuse. L’homme s’éloigna de moi, et je lançai dans le vide :

- Moi je trouve ça beau la mort. C’est comme un antidote à toutes les imperfections de la vie. Tous les morts se ressemblent.

Je ne suis pas sûre qu’il ait entendu ma réponse. Il ne se retourna pas. Chacun sa course.

LE SIXIEME ART MODERNE

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CELUI QUI TIRE LES FICELLES

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Bienvenue Bibi

Bienvenue miss !

Bienvenue et bonne chance pour ta fiche =D

Invité

Waou, quel accueil chaleureux. Merci à vous trois

Invité

Bienvenuuuuuuuue !

(Julia Stegner <3)

Invité

Merciiii

caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 613566

Invité

bienvenue

caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 767716

je vois que la fiche est déjà bien entamée, waw

n'hésite pas si tu as des questions en tout cas, et bon courage pour la fin de ta fiche ! (la présentation est super classe caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 394102

caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 394102

)

(je suppose que c'est toi, Yamaïa Mikhaïlov ? ou une future soeur jumelle ? est-ce que j'active le compte donc, ou c'était une erreur de... manipulation, que sais-je ? caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 882777

caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 882777

)

Invité

Oh merciiiii =)

C'est le tout premier message que je poste avec mon cadeau d'anniversaireuh. Je viens de le recevoir et je m'en suis toujours pas remise : le tout dernier MacBook.

Bref on s'en fout de ma vie ... Heu oui c'est bien moi, une petite erreur de manip' en effet, inutile d'activer le compte !

Merci encore pour cet accueil express et chaleureux, je ne regrette pas d'avoir rejoint l'équipe, au final (aprés moults hésitations mdr)

Invité

joyeux (futur) anniversaire alors ? caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 144966

OUTCH, tu es née le 4 juin en plus. oh non, pas ça caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 29045

pas de problème, j'efface donc le non-compte.
et qu'est-ce qui t'a tant fait hésiter ? caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 315519

Invité

Le manque de temps. Je travaille beaucoup, parfois de nuit donc ça me décale. Mais au final je me suis dit tant pis, je ne suis pas forçée de poster tous les deux jours non plus.

Bref, voilaaaa pour la petite histoire quoi mdr

Pourquoi pas le 4 Juin ? Oo scratch

Invité

Désolée pour le DP mais j'aimerais avoir un petit temps supplémentaire pour ma fiche, si posible.
Je pense que d'ici la fin de semaine prochaine je pourrais m'y remettre mais là je suis en pleine comission d'évaluation =)

Merci d'avance ! caroliina l. mikhaïlov ; s t a r t i n g GAME 613566

Invité

Pas de problème, on est tous plus ou moins ralentis en ce moment donc... ça presse pas. :]