RUSSIAN ROULETTE
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 Intrigue N°1 - Right next door to hell

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Russian Roulette
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Russian Roulette

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Intrigue N°1 - Right next door to hell Vide
MessageSujet: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitimeMar 6 Juil - 23:16

RIGHT NEXT DOOR TO HELL


    Participant(e)s : Sevastjan Raczynski , Ielena Kuznetsova , Russian Roulette bis


Une voix déformée brise le silence et éveille les deux êtres allongés à même le sol : « Réveillez-vous, la partie commence. »
Ielena et Sevasjan, deux personnes qui semblent se connaître plus que bien. Une relation sans nul doute quelque peu ambigüe. Cependant les questions surgissent dans les esprits. Que font-ils là? Tous les deux? Dans cette grande pièce froide et presque nus? Grelotants, la peur se faufile et les questions s'imposent. Au milieu de la pièce, une table, un échiquier, et juste à côté, un revolver. Tout reste à jouer. Échec et mat.

    Informations :
    -Les personnages sont libres de leurs actions, tant qu'ils respectent ceux d'autrui.
    - Vous avez 7 jours pour poster une réponse, au delà, votre tour passera et c'est au prochain joueur de jouer. (En sachant que si votre action manque, le prochain joueur peut faire intervenir votre personnage malgré vous)
    -RP express autorisé.
    -C'est à vous de décider du dénouement de l'intrigue.
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Ielena Kuznetsova

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MessageSujet: Re: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitimeMar 13 Juil - 17:20


    Intrigue N°1 - Right next door to hell Cloiso12 Intrigue N°1 - Right next door to hell Cloiso11

      La fumée de mes pensées monte en spirale dans l’éther sombre de la nuit, et avec elle les derniers soupirs d’une âme qui pleure ses rêves avortés. Mon cœur saigne les gerçures d’hier. J’entends encore les sanglots déchirants de ma mère qui supplie, pèse de tout son poids pour retenir son bras. Mais elle ne peut rien, pauvre femme, contre la fureur d’un homme imprégné d’alcool. Mon corps se souvient les coups... Je dérive à la surface de la conscience, bercée par un tintement métallique, si lointain qu’il semble provenir des enfers glacés de mon passé. Les idées s’effritent, les mots restent un instant suspendus avant de se dissoudre dans l’air humide, et je suis là, à brûler mes dernières forces pour m’arracher aux limbes grises dans lesquels mon esprit se noie.

      Le silence et l’oubli ont mis des siècles à tisser un cocon où, enfin, j’ai pu me lover toute entière.
      Jusqu’à ce qu’un dieu de miséricorde me rende la vue. Et la vie.




    Dans l’écho du silence ne lui parvenait que le bruit lointain des gouttes d'eau qui suintaient du plafond pour venir s’écraser sur le sol dans un clapotis régulier. L’air était vicié. La poussière de rouille lui brûlait la gorge et laissait dans sa bouche comme un goût de sang. Là, immobile, incapable de se hisser sur ses jambes ou même d’ouvrir les yeux, elle s’efforçait de rassembler ses forces et les souvenirs décousus de la veille ; seulement, tout était flou, comme ces lambeaux de rêves fugitifs qu’on tente de saisir au réveil pour reconstituer le rêve entier. L’esprit encore embrumé par le poison qui coulait dans ses veines, elle se surprit à isoler chacun des sons qu’elle percevait : celui des gouttes d’eau s’écrasant sur le sol, le grésillement des néons… Et puis, les battements lents et réguliers de son cœur, mélodie familière qui résonnaient en elle avec une régularité apaisante et la berçaient doucement, l’enveloppant ainsi d’une douce quiétude. Ses paupières papillonnèrent un moment et alors la pièce lui apparut dans un déluge de nuages blancs, avant de se brouiller pour disparaître à nouveau, ensevelie dans les ténèbres.

    Quand les ombres fuligineuses qui obscurcissaient son regard se furent dissipées, un sentiment inquiétant de confusion l’envahit. Elle était allongée à même le sol, trempée de sueur, et une puissante migraine grondait dans son crâne à l’en faire exploser. Elle ignorait où elle se trouvait et plus encore comment elle était arrivée là. Le néon suspendu au-dessus de sa tête diffusait une lumière blafarde qui vibrait par intermittence. Une peur sourde s’insinua en elle, et elle déglutit avec peine. Elle se sentait lourde, comme clouée à même le sol. Aussi, lorsqu’elle tenta de se hisser sur ses bras, elle s’affala aussitôt et son arcade heurta violemment le sol en lui arrachant un grognement de douleur. Ce ne fut qu’au troisième essai qu’elle parvint à se redresser, les genoux tremblants sous son poids.

    Fébrile, elle se sentit vaciller et il lui fallut s’appuyer contre le mur pour ne pas s’effondrer à nouveau. Un regard circulaire lui apprit qu’elle se trouvait enfermée dans une petite pièce rectangulaire dont les cloisons, mais aussi le toit étaient constitués de tôle ondulée, tâchée de rouille par endroits. Pas une fenêtre, pas de grille d’aération, seulement une lourde porte métallique qui se confondait avec les autres cloisons. On se serait cru dans une énorme boîte à chaussure, et Ielena pensa alors à un container, de ceux qu’on utilise pour transporter les marchandises sur de longues distances.

    Son regard se posa alors sur le corps inerte qui gisait à quelques mètres de là, face contre terre, et l’impression d’horreur irréelle qui s’était infiltrée en elle se mua en une terreur froide. La gorge serrée, Ielena se précipita au chevet de son meilleur ami et entreprit de le mettre sur le dos pour prendre son pouls. Son cœur battait faiblement mais il était toujours vivant. « Sevastjan », murmura-t-elle dans un souffle tandis qu’elle lui soulevait la tête. « Réveille-toi, je t’en prie. »


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Sevastjan Raczynski

Sevastjan Raczynski

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MessageSujet: Re: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitimeMar 13 Juil - 23:00

Bien sûr, Sevatjan sentit qu'on tentait de l'arracher à sa torpeur latente, qu'on lui appliquait des soins insupportables à ses muscles endoloris et qu'on soufflait sur son visage au rythme des angoisses saccadées, mais il demeurait incapable de les considérer, incapable de les sentir, de les palper, et ainsi donc de les réaliser. Ça n'avait ni l'odeur ni le goût du réel, de l'accessible, et ce n'était rien de plus que d'infimes volutes de fumée qu'il laissait filer entre ses doigts sans même chercher à les rattraper : non seulement cela aurait été vain, mais il s'en indifférait fatalement. Son attention était tout à son mirage, ce visage pâle et froid, autrefois chaleureux, d'une femme qu'il avait tenté d'aimer de tout son être et qui, à mesure que le temps filait sous le jour de son incompétence, semblait lui arracher ses souvenirs et les lui rendre en lambeaux. Elle était là, à traîner devant ses yeux, mystique et fantomatique, pourtant si présente, si ancrée sur son cœur. Elle faisait peser sur ses épaules toute la souffrance d'un monde qu'il avait vu s'effondrer, qu'il avait détruit, et anéanti. Un monde qu'il avait mis des années à construire et qu'un être, un seul, avait réduit à néant en seulement quelques heures.

« Anya. » Le souffle court, le cœur au bord des lèvres, Sevastjan se releva brusquement, tant qu'il ne remarqua ni la présence de Ielena ni le véritable décor de l'endroit. Enfin, son geste fût si vif et si maladroit qu'un malaise lui prit et une douleur latente se réveilla dans sa nuque. Instinctivement, il cligna frénétiquement des yeux en y portant la main, son esprit tâchant péniblement de retracer le fil des derniers évènements qui lui revenaient en mémoire.
Tout l'agent du FSB en lui parvint vigoureusement à prendre le pas sur l'angoisse et la perdition de l'homme. Il se souvenait d'un club au nord de la ville. Et d'une bagarre - ce qu'il se confirma en palpant sa mâchoire qui lui parut douloureuse. D'une rue. D'une autre. Il avait entrepris de rentrer, mais par de laborieux détours. Personne n'aurait pu le savoir, le prévoir. Pourtant il se rappelait d'une ombre. Fortuite. Inquiétante. Il ne se souvenait pas s'être débattu, ou avoir seulement protesté. En vérité, il ne gardait en mémoire que le visage de sa fiancée, Anya, à laquelle il avait pensé tout du long de son trajet avec le désespoir d'un amant meurtri. Elle lui était restée, là, comme une souillure. Et ce sentiment n'alla qu'en augmentant au fur et à mesure qu'il se mit à réaliser la vétusté de l'endroit où il se tenait.

Par réflexe, et en sentence, Sevastjan se saisit immédiatement du poignet de Ielena. Soudainement, il l'avait comme réalisée dans ce sordide théâtre. Elle avait toujours été là, il l'avait toujours su, mais ce n'était que maintenant qu'il comprenait une chose des plus essentielles, mais également des plus triviales : il était toujours seul, seul face à lui-même, face à son existence et ses dangers... mais pas maintenant.

Puis soudainement, et comme gagné par une colère sombre, les murs eurent à tolérer sa violence bâtarde, reflet de son incompétence. « Espèce de sombre enc... » A l'allure à laquelle il se mit à déverser des injures, il suffoqua bientôt. Un goût de rouille se répandit sur son palais en même temps qu'il eut la sensation que le sang venait perler à ses lèvres. Il fût si promptement debout qu'il dut lutter contre la nausée qui le saisit aux entrailles, et il ne dut bien sa survie momentanée qu'à la rage hystérique qui lui vrillait les tempes à l'enfermer dans un monde parallèle où, enfin, l'exutoire existait et ne portait à aucune conséquence sur le monde. « T'as pas pu résister, c'est plus fort que toi, fils de... » Et le temps qu'il se mette à tousser, penché sur l'avant à frapper du poing sur son torse, la colère ne fit que s'accroître sous l'effet de son impuissance. « Mais t'avais pas le droit, putain, non, t'avais pas le droit... »
A s'agiter, à souffrir, à suffoquer, là, comme un animal en proie à tous ses instincts, Sevastjan délirait à devenir dangereux, gratuit et violent. Un psychotique n'en aurait pas tant fait. Si profonde était la démence d'un de ces malades, rien n'égalait la frustration, la rancune mais également la peur de l'ex agent du FSB.

Alors, et sans motiver son geste d'une extrême imprévisibilité presque angoissante, il se mit à courir jusqu'à la table et, s'y jetant, ses doigts se refermèrent sur la crosse du révolver. Avant même qu'il n'ait eu un sursaut d'intelligence, il en portait le canon à sa tempe et pressait la gâchette à ce que le coup parte... en tous les cas, il le tenta.
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Stanislaw Neivelitch

Stanislaw Neivelitch

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MessageSujet: Re: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitimeMer 14 Juil - 15:41


Enfin, ils étaient réveillés. Un sourire narquois vint se dessiner sur les lèvres de Stanislaw qui assistait indirectement à la scène. Tranquillement installé devant un écran dans lequel se reflétait chaque millimètre de la pièce où se trouvaient les deux prisonniers. Machinalement, il se releva lentement sur sa chaise pour mieux contempler la suite des évènements. C'est ainsi qu'il vit les deux personnes, encore endormies quelques minutes auparavant, tenter de se relever lentement et de comprendre comment ils avaient pu arriver dans cette pièce.

Le cœur de Stanislaw battait de plus en plus vite et le sourire qui possédait ses lèvres s'élargit rapidement lorsqu'il pensa à ce qui allait se passer maintenant que les deux étaient enfin sortis de leurs sommeils respectifs. Avec une lenteur presque irréelle il s'approcha du micro devant lui et s'apprêta à prendre la parole. S'apprêta seulement, puisqu'il fut devancé par l'homme qui se trouvait dans la pièce. Ce dernier paru sombrer dans la folie en quelques secondes. Il semblait qu'un être enfermé dans son propre esprit venait de trouver la force de hurler son désespoir au monde entier. Il ressemblait à une personne ayant perdue toute sorte d'humanité, un joueur qui vient de perdre une partie mortelle, un combattant qui sait qu'il ne sortira pas vivant de son dernier combat. Les insultes fusaient ... inutilement. Inutilement car quelques mots grossiers emplis d'une détresse malgré tout bien visible ne suffiraient pas à changer le cours des choses. Stanislaw ne pu s'empêcher de rire devant ce spectacle qu'il jugea très vite comme étant pitoyable, voir pathétique. En effet, ce dernier ne considéra pas l'attitude de l'homme comment l'explosion de sa colère, mais plutôt comme une tentative désespérée pour l'attendrir. Quelle grossière erreur de penser une chose pareille. L'avocat s'en aperçu très vite : il vit l'homme courir, comme un prisonnier soudain libéré de ses torpeurs. Surpris, Stanislaw s'approcha machinalement de l'écran devant lui. L'homme continua malgré tout sa route et s'approcha de la table sur laquelle était posé un revolver, saisit l'arme et la porta à sa tempe avant d'appuyer sur la gâchette. Stanislaw sursauta sur sa chaise, il n'en croyait pas ses yeux. Un homme pouvait-il être si presse de quitter le monde des vivants pour rejoindre celui des défunts ? Cependant, lorsqu'il vit que le prisonnier ne bougea pas d'un pouce l'avocat émit un rire quelque peu machiavélique.

«
Tu es trop rapide Raczynski. » dit-il dans le micro de façon à ce que les deux personnes présentes dans la pièce entendent. « Prends ton temps. De toute façon, tu risques de ne pas sortir vivant d'ici. Profite de tes derniers instants. »
Stanislaw avait parlé avec un calme beaucoup trop travaillé pour être naturel. Un calme qui était ... pesant. Mais pourtant bien présent. Il n'avait pas parlé. Il avait craché des paroles. Nuance.
«
Après tout, ce n'est qu'un jeu. » prononça-t-il avec beaucoup plus d'entrain que précédemment. Et pour cause, bien qu'elle soit destinée
plus particulièrement à l'ancien agent du FSB, cette phrase correspondait parfaitement à ce que faisait Stanislaw. Après tout, lui aussi n'était qu'un pion dans ce jeu mortel. Un pion qui commandait, certes, mais il restait un pion.

Étant dans l'ombre de l'ex agent, Stanislaw n'avait pas vraiment porté son attention sur la seconde personne de la pièce. La jeune femme. La première a s'être éveillée. La première à avoir réussi à échappé à l'étreinte puissante de la douleur pour se lever. Bien que tremblante, Stanislaw l'avait vu s'inquiéter pour son ami. Un geste mignon, mais bien trop inutile. Dans cette partie, ils allaient être seuls. Bien qu'ensemble, chacun jouait pour lui-même et non pour l'autre. Chacun jouait pour sa vie, et non pour celle de l'autre. Ils allaient devoir le comprendre.

Stanislaw se leva brusquement de sa chaise, un sourire sadique sur les lèvres et des questions plein l'esprit. Finalement, jouer le rôle d'un tueur en série célèbre pour ses actions parfaites n'était pas désagréable. Bien au contraire. Et pour cause, il se sentait fort de là où il était. Parce qu'il savait qu'il effrayait.

(HJ : SURPRISEEE
Intrigue N°1 - Right next door to hell Fresse Vous vous demandiez qui était le RRbis hein ? Intrigue N°1 - Right next door to hell 425782 *out*)
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Ielena Kuznetsova

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MessageSujet: Re: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitimeSam 17 Juil - 14:38


    Sevastjan gisait à même le sol. Celle qui avait été sa confidente et amie durant de longues décennies se trouvait agenouillée à ses côtés et l’observait avec inquiétude lutter pour reprendre conscience. Les fantômes du passé dansaient sous ses paupières bleutées, et à son visage crispé, elle mesurait l’effort qui lui en coûtait d’endurer ces songes douloureux où son esprit aimait à se perdre. Une barbe de quelques jours lui mangeait le visage, un visage précocement marqué par les fatigues d’une existence misérable, et plus encore par ces pensées qui écorchent l’âme et le corps. Et tandis qu’il s’agitait dans son sommeil comme s’il se débattait pour échapper à quelque démon de son inconscient, de fines gouttelettes de sueurs vinrent perler à son front livide. Toute la contenance endurcie qu’elle lui avait connue avait quitté ses traits, et sur son visage se lisait désormais l’empreinte laissée par les années, la lutte et le fouet aveugle de la tragédie. Cette troublante vulnérabilité frappa Ielena en plein cœur, si bien qu’elle ne put retenir un élan de tendresse qui lui fit effleurer la joue du jeune homme du bout des doigts.

    « Anya. » Lorsqu’elle l’entendit murmurer le prénom de sa défunte fiancée, la petite voleuse se figea, avant de ramener timidement son bras le long du corps. Préférant ignorer les picotements qu’elle avait ressentis à la base du crâne, elle reporta toute son attention sur l’ancien agent du FSB qui, retrouvant ses instincts de guerrier sans doute, venait de bondir sur ses pieds pour se redresser promptement. Elle faillit se lever quand elle le vit chanceler mais il parvint à retrouver son équilibre. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle prit pleinement conscience de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous deux.

    Lorsqu’elle réalisa qu’on les séquestrait dans cette petite pièce oblongue, une peur animale s’empara d’elle et l’espace d’une instant, toute pensée disparut de son esprit ; elle perdit jusqu’à la faculté de réfléchir. Il fallut sentir la main de Sevastjan se refermer sur son poignet pour qu’elle revienne à elle. Claustrée dans un mutisme halluciné, elle tourna alors vers lui un visage interdit où se lisait toute sa détresse. Elle l’entendit vociférer des menaces et des insultes mais seuls quelques mots détachés lui parvinrent, étrangement lointains. Perdue dans les brumes onduleuses et inconsistantes de sa mémoire, Ielena s’efforçait de retracer les derniers événements dont elle avait souvenir. Seulement, de la veille il ne lui restait que des images floues et décousues qui se bousculaient dans sa tête. Elle se rappelait avoir quitté le travail aux environs de vingt heures et avoir fait un détour en rentrant pour une dernière livraison dans les quartiers de Rzheska. Il y avait eu une lumière vive, et… un crissement de pneu. Elle souvenait du contact dur et froid des pavés sous sa joue. Et puis, plus rien.

    La course folle de Sevastjan l’arracha à ses songes et avant même qu’elle ait pu comprendre ce qu’il avait en tête, elle le vit se précipiter vers la petite table qui trônait au milieu de la pièce et se saisir d’un revolver. « Non ! » hurla la jeune femme qui, implorante, tendait ses bras dans un geste désespéré pour le dissuader de commettre une telle bêtise. Un cliquetis sec retentit et rien ne se produisit. « T’es qu’un putain d’égoïste ! » rugit alors Ielena tandis qu’elle se précipitait vers lui d’un pas furieux, le cœur au bord des larmes. Elle allait lui arracher l’arme des mains quand une voix sortie de nulle part la stoppa dans son élan. Son sang se glaça et elle se sentit défaillir ; aussi, elle fit un pas ou deux en arrière en titubant. La voix reprit, et en dépit de ce désir d’afficher un flegme désinvolte, on percevait aisément dans ses intonations que ce pervers s’amusait de la scène, et c’en était d’autant plus effrayant.

    Cherchant d’où provenait la voix en question, Ielena eut tôt fait de repérer une série d’haut-parleurs mais également des petites caméras disposées à chaque coin du container. Ce type épiait leurs moindres faits et gestes. La peur qu’elle avait éprouvée jusque-là se mua en une colère noire, et alors qu’elle fixait l’objectif d’une des caméras, ses yeux se mirent à briller d’un feu étrange, pleins de mépris et d’indignation.

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MessageSujet: Re: Intrigue N°1 - Right next door to hell   Intrigue N°1 - Right next door to hell Icon_minitime

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